Je souhaite aborder la question de la pêche, dont on parle très peu dans le débat politique, même en cette période d'élection européenne et alors même que la pêche est une compétence communautaire – c'est une faute collective. Votre particularité est de posséder une flotte – de mémoire, il s'agit de la première flotte française.
J'aimerais savoir comment vous voyez les choses concernant la filière de la pêche française, qui dépérit dans l'indifférence quasi générale. Avec Boulogne-sur-Mer, on a l'exemple d'une erreur stratégique majeure : alors qu'il s'agissait du premier port de pêche et de la première filière de transformation sur le plan européen, certains ont cru que l'on pouvait faire de la transformation sans la pêche. Je fais partie de ceux qui ont dit que c'était une illusion, qu'après quelques années la transformation serait fragilisée par l'absence de matière première, et que ceux qui fournissent la matière première finiraient bien par se dire que c'est quand même plus malin de la transformer chez eux pour faire de la valeur ajoutée là où la matière première arrive. Quand on perd sa souveraineté sur la matière première, on finit par perdre la valeur ajoutée de la transformation et on devient dépendant de l'une et de l'autre.
Pouvez-vous nous faire un point sur cette question, sur la souveraineté et sur la difficulté pour la grande distribution, même si elle le voulait, de s'approvisionner en produits français ? Parlons déjà de la pêche sauvage, pas de la culture.