Ayant vu cette tendance émerger il y a six ou sept ans, nous avons lancé un programme pour promouvoir le mieux manger, soutenir le local et pousser le bio, aussi bien dans nos usines que dans nos points de vente.
Le vrai risque, c'est que, sous la pression du pouvoir d'achat, on fasse fi de tout ce travail et que l'on aille faire du Top Budget ou une ligne de premier prix. Si j'avais écouté mes ventes, j'aurais enlevé la moitié des linéaires de bio. Nous n'avons pas fait ce choix parce que nous pensons qu'il faut passer la bosse, c'est-à-dire que la solution doit venir de l'attractivité des prix des produits bio dans nos rayons.
Toutefois, j'ai l'intime conviction que cela passera aussi par un plan d'aides à la filière bio – et je m'adresse ici au Gouvernement. La situation est en effet catastrophique : les agriculteurs bio, qui sont les plus vertueux, sont pris au piège. Comme la demande ne suit pas l'offre, cette dernière finit en conventionnel, c'est-à-dire que l'on en vient à mettre du lait bio dans les briques de lait conventionnel. C'est le vrai danger. Il faut un soutien à la filière bio.
Si le pouvoir d'achat est une préoccupation pour les Français, il est de notre devoir de continuer à défendre le mieux manger. L'espoir est réel car, sans aller jusqu'à parler de déflation, nous pensons que l'inflation à deux chiffres est terminée et que les prix vont se stabiliser. Apporter le mieux-être au plus grand nombre de Français qui ont un problème de pouvoir d'achat, c'est l'adage d'Intermarché. Notre politique n'est pas de faire marche arrière car nous pensons que tous les choix que nous avons faits il y a cinq ou six ans finiront par payer.