Le slogan « producteurs et commerçants » vient de la singularité de notre modèle : nous avons fait le choix, il y a cinquante ans, de maîtriser l'intégralité de la chaîne alimentaire afin de nous mettre au service de nos consommateurs. Nous avons donc investi dans une première usine, un premier bateau, et aujourd'hui 50 % de notre chiffre d'affaires réalisé avec nos marques de distributeur provient de notre propre outil industriel. Notre slogan serait plutôt « fabricants et commerçants ». Néanmoins, nous produisons et c'est pour cela que nous avons choisi ce slogan.
Concernant le monde agricole, nous achetons à des fournisseurs de fruits et légumes qui livrent Intermarché et, parallèlement, nous réalisons 2,7 milliards d'achats de produits agricoles – 1,7 milliard à l'industrie agroalimentaire et 1 milliard à des distributeurs. Les filières agroalimentaires les plus importantes sont celles du bœuf et du porc. Pour le bœuf, la contractualisation s'élève à 20 % et nous espérons accélérer. Pour le porc, en revanche, nous avions commencé la contractualisation avant Egalim ; elle concerne actuellement plus de 2 millions de porcs et permet à nos partenaires agricoles de faire face à un éventuel effondrement des cours en sécurisant leur trésorerie. Quelque 60 à 70 % des agriculteurs travaillant avec nos outils sont contractualisés. Nous sommes convaincus que c'est en procédant ainsi que nous y parviendrons. En tout cas, cela permet à un chef d'entreprise d'avoir suffisamment de visibilité pour réinvestir dans son exploitation, pour rassurer le banquier, etc.
Enfin, concernant la filière mer, c'est totalement différent car les seize chalutiers nous appartiennent. Ce sont nos salariés qui pêchent. Il n'y a donc pas de problème de rémunération puisque nous maîtrisons l'intégralité de la filière.