Je vais vous faire une réponse très macroéconomique et M. Van Ooteghem complétera. Nous pourrons vous fournir des chiffres plus précis par écrit mais comme nos concurrents sont susceptibles d'écouter cette audition, je n'en dirai pas trop pour préserver le secret des affaires.
Si l'on prend l'exemple du lait, je dirais qu'une partie, de l'ordre de 50 %, a permis de revaloriser le prix d'achat, ce dont les producteurs ont bénéficié. Sur l'autre partie, des travaux réalisés par l'Insee et Bercy tendent à prouver que notre métier est un métier de péréquation. Il est vrai que, pour certains produits, nous avons pris 10 % de marge, mais comme nous n'avons pas intérêt, dans une perspective de conquête commerciale, à avoir un panier en inflation, nous avons dans le même temps baissé le prix de produits que nous avons mieux écoulés – de la MDD ou autre. Ce qui est certain, c'est qu'à Intermarché la marge n'est pas passée de 18 à 25 % : nous sommes toujours restés dans un couloir compris entre 18 et 20 et les résultats que l'on publie sont toujours de l'ordre de 2 %.
Une partie a été réinvestie, avec des jeux de péréquation liés à la concurrence commerciale, et une partie a permis de revaloriser le prix d'achat. Pour prendre l'exemple du lait, les années où le SRP+10 est apparu, nous n'avons pas acheté en déflation mais en inflation, grâce aussi à des positions politiques. Je me rappelle avoir signé un contrat tripartite avec Bel, qui s'engageait de manière très transparente à revaloriser l'achat du lait. Nous lui avons fait confiance et nous avons eu raison, puisque dans les années qui ont suivi, les éleveurs nous ont confirmé que leur rémunération avait été meilleure.