Quand nous l'avons lancé, nous nous sommes dit que c'était à nous de montrer la voie puisque nous sommes le premier fabricant de MDD en France, et nous espérions être suivis. Quatre ans plus tard, Origine-Info voit le jour et nous nous en réjouissons. Pour rendre compte des variations de l'approvisionnement, notre idée est de digitaliser l'information grâce à un QR code : cela donnerait davantage de flexibilité à l'industriel. Si l'origine des produits vient à évoluer – pour des raisons climatiques, de prix ou autre –, il sera beaucoup plus facile de modifier un QR code que des packs, qui sont imprimés en série. Nous pourrons être beaucoup plus réactifs. Notre expérience du Franco-Score nous a amenés à proposer à Olivia Grégoire et à son ministère d'adopter un système digital.
Il y a cinq ou six ans, nous avons lancé le programme Bprod – Bénéfices produits. Jusque-là, notre MDD ne faisait que copier les marques nationales ; j'ai demandé que l'on refasse toutes nos gammes à 360 degrés, pour passer de me too à me better. En comparant nos produits avec ceux des marques nationales, nous nous sommes dit qu'il ne fallait pas nous en tenir au goût, mais prendre en compte beaucoup d'autres critères : l'origine des produits, l'emballage – pour consommer moins de plastique –, la rémunération des agriculteurs, mais aussi le bien-être animal. Nous avons demandé à chaque chef de produit d'améliorer sa MDD en fonction d'un ou de plusieurs de ces critères. À l'heure où la question du pouvoir d'achat est devenue centrale – ce qui n'était pas le cas à l'époque –, nous pourrions être tentés de faire fi de ces critères, mais la consigne que nous avons donnée est de ne pas revenir sur ces exigences. Il serait tellement plus simple de revoir notre cahier des charges et de faire du « moins bien manger » moins cher ! Mais le défi est justement de continuer à acheter français et à faire du « mieux manger », à des prix accessibles.