Certains avaient même pensé former un grand ministère de l'environnement, dont l'agriculture constituerait l'un des pans. La France étant historiquement une grande nation agricole, une telle décision n'aurait sans doute pas été bien accueillie. Pour autant, les ministères doivent travailler ensemble plutôt qu'en silos. Et, comme partout ailleurs – dans les groupes politiques, dans les entreprises –, le travail collectif est plus difficile, parce qu'il impose de trouver des compromis.
Que le ministre de la transition écologique et solidaire ait été ministre d'État et premier dans l'ordre protocolaire quand j'étais huitième n'a nullement présagé des arbitrages rendus en interministériel par le Premier ministre. Beaucoup nous ont été favorables – j'ai toujours pu me prévaloir de l'écoute d'Édouard Philippe. D'autres nous ont été défavorables, mais c'est le rôle d'un ministre, qui participe à un travail collectif, que de savoir respecter les arbitrages. S'il ne le peut pas, il démissionne – c'est arrivé.
Nous avons donc su bâtir des compromis sur certains dossiers. Quant à nos relations, elles n'ont aucun intérêt : ce qui importe, c'est notre action et ses résultats. Nous ne nous accordions pas toujours sur la manière d'atteindre nos objectifs, mais on tombe ici dans la petite histoire, qui ne concerne que moi. En attendant, je suis toujours là.