J'ai passé l'âge d'avoir l'esprit révolutionnaire ! Ce texte constitue une brique importante : nous avons besoin d'adopter une nouvelle loi d'orientation tous les dix ans. Je me souviens des cris d'orfraie qui ont accueilli Stéphane Le Foll lorsqu'il est monté à la tribune en 2014 pour défendre sa loi d'avenir pour l'agriculture, qui consacrait l'agroécologie. Désormais, plus personne ne songe à remettre en cause cette orientation : l'agroécologie est rentrée dans les mœurs, à tel point que tout le monde en fait – parfois sans le savoir, comme M. Jourdain avec la prose. Déjà, à l'époque, il ne s'agissait pas d'opposer les modèles mais de promouvoir une agriculture plus saine, plus sûre et plus durable afin de tirer le secteur vers le haut, comme nous entendions le faire à travers la loi Egalim.
Je ne sais pas ce qu'est une loi révolutionnaire mais je crois savoir qu'une loi doit permettre d'accompagner des filières et des structures et de soutenir des politiques publiques. Nous devions réaffirmer un certain nombre de valeurs. C'est ce que nous avons fait en adoptant l'article 1er reconnaissant le caractère d'intérêt général majeur de l'agriculture, mais aussi en prenant des mesures pour accompagner les nouvelles générations et les inciter à embrasser les métiers agricoles, afin de prévoir ce que sera l'agriculture de demain. Une de mes dernières actions en tant que ministre avait été de réunir tous les acteurs de la filière aquacole pour valoriser les métiers de la conchyliculture et de la mer. C'est ce que nous voulons faire à travers la loi d'orientation pour la souveraineté alimentaire : valoriser les métiers de l'agriculture grâce à l'innovation et à une plus grande facilité d'installation, afin d'anticiper le renouvellement des générations.