Je ne mettrai pas le nucléaire et les produits phytosanitaires sur le même plan. Le plan Écophyto II+ ne relevait pas d'un accord électoral. Il n'en a pas moins été négocié, âprement, notamment avec les organisations syndicales. Il a même fait l'objet d'une consultation publique dont Didier Guillaume a reçu les résultats au début de 2019.
À l'époque, la principale difficulté du plan résidait dans la mise en œuvre pratique de la séparation entre le conseil et la vente de produits phytosanitaires. Le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) et le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) ont travaillé sur le dispositif de formation et de certification Certiphyto – certificat individuel de produits phytopharmaceutiques. Leurs travaux ont servi de base et d'étude d'impact pour accompagner la stratégie.
Le réseau des fermes DEPHY (démonstration, expérimentation et production de références dans les systèmes économes en phytosanitaires) a servi de laboratoire et fourni des démonstrations de ce qui pouvait être fait. Il s'agissait, non pas de diminuer l'ambition environnementale, mais de l'accompagner, de réduire la consommation de produits phytosanitaires en travaillant à des trajectoires soutenables financièrement.
Des désaccords ont pu naître au sein de la majorité, certains voulant aller dans une autre direction, d'autres aller plus vite. Nous avons besoin de soutenabilité dans nos actions pour accompagner les modèles agricoles.
Le plan Écophyto II+ prolongeait les plans Écophyto et Écophyto II, car nous croyions aux vertus des premiers plans mais nous avions besoin d'accompagner les résultats. Je ne sais plus si l'objectif des 30 000 fermes DEPHY dans le territoire a été atteint, mais la réponse se trouve certainement dans le rapport de la commission d'enquête sur les produits phytosanitaires.