Je m'engage, de mon vivant, à tout mettre en œuvre pour établir un centre d'appui à l'enfance à La Réunion. Le premier est prévu pour 2025. Nous pouvons mettre en place ce premier centre grâce à un soutien fort de la ville de Paris qui met à disposition du foncier, de l'AP-HP, de l'ARS, de la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam) et de la direction générale de l'offre de soins (DGOS). Une fois ce centre pilote monté, il sera beaucoup plus facile d'en déployer d'autres sur le territoire.
De plus, nous avons trouvé un modèle permettant sa duplication. L'idée est de s'adosser à un centre hospitalier afin que le centre puisse être assimilé à un hôpital de jour pour les enfants. Cela présente plusieurs avantages. Si nous étions restés sur un simple modèle de centre de santé, nous aurions été en difficulté dès le départ, notamment parce que les consultations de psychologues et de psychomotriciens ne sont pas remboursées. Pour ce premier centre en Île-de-France, nous avons prévu treize à quinze psychologues et cinq psychomotriciens, ce qui aurait généré un déficit d'un million d'euros. Le modèle des hôpitaux de jour permet une prise en charge complète par la Cnam. Lors de son admission, l'enfant bénéficie d'un bilan de santé complet réalisé par un pédiatre, un pédopsychiatre, un psychologue, une infirmière et, si nécessaire, un psychomotricien et un orthophoniste. La présence de trois ou quatre intervenants permet de rentrer dans le cadre des hôpitaux de jour, financés par la Cnam. Les avantages sont multiples. L'enfant est mobilisé une demi-journée, contrairement à la situation actuelle où il doit se rendre à plusieurs rendez-vous dispersés dans la semaine, ce qui est éprouvant pour lui. Par exemple, il peut avoir une séance de psychomotricité le lundi à 17 heures, un rendez-vous avec le pédiatre le mardi à 14 heures 30 et une consultation avec le pédopsychiatre le jeudi à 15 heures 30. Cette dispersion épuise des enfants déjà fragilisés.
Les éducateurs passent leur temps à transporter les enfants, alors que leur mission première est de les accompagner et de s'en occuper. Le modèle des hôpitaux de jour permet à l'éducateur de venir avec trois ou quatre enfants qui bénéficient d'une prise en charge durant une demi-journée, puis sont libres pour le restant de la semaine. Ce modèle, lorsqu'il est soutenu par un centre hospitalier, permet de créer ces centres d'appui partout, en région et dans les territoires ultramarins, sans être déficitaire. C'est grâce à ce modèle que nous avons obtenu, pour la région Île-de-France, le soutien de la Cnam et de la DGOS. Il nous faut parvenir à le dupliquer. Si nous réussissons à obtenir des forfaits dans le PLFSS pour 2025, cela constituera également une réponse à la demande. En attendant ces forfaits, le modèle actuel permet aux centres de ne pas sombrer et de rester à l'équilibre.