Mes chers collègues, nous concluons la restitution des travaux des missions d'information liées au cycle de défense globale avec aujourd'hui les conclusions de la mission d'information intitulée « L'après Orion : faire face aux crises de demain », dont les deux co-rapporteurs sont nos collègues Benoît Bordat et Michaël Taverne.
Comme vous le savez, l'exercice Orion 2023 a été d'une ampleur inédite. S'étant déroulé entre février et mai 2023, Orion était un grand exercice multi-milieux et multi-champs (M2MC), impliquant de multiples acteurs, bien au-delà du seul ministère des armées. L'objectif d'Orion consistait à préparer les armées à faire face à des situations complexes, des engagements modernes et, par la même occasion, à identifier les éventuelles lacunes à combler dans un scénario de combat de haute intensité et en coalition. Il a constitué une forme de test en grandeur nature du niveau de préparation de nos armées.
Il était donc crucial que la commission se saisisse de ces conclusions aux fins d'en tirer toutes les conséquences. Orion marque par ailleurs le retour sur le territoire national des grands exercices en terrain libre et, d'une certaine manière, renforce également le lien entre les armées et la population. Enfin, en tant que parlementaires, il nous revient de nous interroger sur le principe même de ces grands exercices qui mobilisent énormément nos armées et dont les coûts s'établissent à plusieurs centaines de millions d'euros.
Je rappelle que la commission s'est déjà penchée sur le retour d'expérience d'Orion, à travers notamment deux auditions menées en juin 2023 : celle du général Métayer, chef de la division emploi des forces de l'état-major des armées, et celle de Nicolas de Maistre, du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), notamment sur la troisième phase, la phase civilo-militaire.
Je voudrais citer également, parmi les travaux qui ont déjà été menés concernant Orion, l'avis de notre rapporteur budgétaire pour l'armée de terre, François Cormier-Bouligeon, bien entendu centré sur la dimension terrestre du retour d'expérience de cet exercice. Pour mémoire, notre commission avait également participé à la séquence civilo-militaire à travers l'organisation d'un stress test.
Vous abordez le sujet sous un angle nouveau, en dressant d'abord un retour d'expérience exhaustif de l'exercice Orion sur le plan capacitaire, mais aussi dans sa dimension civilo-militaire, particulièrement intéressante. Vous formulez enfin soixante propositions détaillées, qui dépassent le simple champ du ministère des armées. Elles s'apparentent à un véritable plan d'action structuré, afin de renforcer notre résilience nationale dans la perspective d'une défense globale.