Au-delà de leurs désaccords, les deux co-rapporteurs partagent une grande orientation, qui consiste à installer une conscience claire et critique des enjeux de défense. Puisqu'il est question d'éducation, je reviens au socle commun de connaissances, de compétences et de culture. N'étant pas étrangère à ce milieu, il me semble que nous assistons à un choc des cultures sur ce sujet.
Monsieur Blanchet, vous souhaitez rendre obligatoire un cours sur les enjeux de défense et de géopolitique en seconde. En tant que conseillère principale d'éducation, j'estime que cela est contre-productif pour précisément installer cette conscience claire et critique des enjeux de défense. En réalité, la transversalité de cet enseignement permet la meilleure adhésion à ce projet.
Je souhaite revenir sur la question de la guerre hybride, que vous avez très peu abordée, mais qui pourtant nous fait sortir de l'EMC. Au-delà de ces aspects, un travail doit être réalisé sur les sciences numériques, les sciences et techniques, pour inculquer la résilience et permettre la sécurité globale, sans procéder forcément à un formatage et une militarisation des élèves mineurs.
Ensuite, je suis opposé au SNU sous sa forme actuelle, mais aussi à sa généralisation, car je crois sincèrement qu'il ne répond ni aux enjeux que vous avez précisés ni à ceux de l'éducation populaire. Le SNU actuel évolue dans un flou absolu, par ailleurs fort coûteux. Pouvez-vous revenir sur cette question de résilience ? Il importe de sortir de cette idée militariste et de rappeler que les enseignants effectuent un bon travail, dans la transversalité.