Avec ma co-rapporteure, nous sommes d'accord sur la nécessité de renouveler cette JDC, confirmée par le général Givre. La JDC a également pour objet de contribuer à la lutte contre les addictions et à la promotion de la laïcité. Cette JDC fait partie selon moi d'un processus pédagogique à la culture de la défense nationale.
Ensuite, les images de ce jeune qui a été molesté durant le SNU sont insupportables et inacceptables ; je lui adresse mon soutien plein et entier. Il faut rappeler que la large majorité des 90 000 jeunes qui ont participé au SNU en était satisfaite. J'ai pu le constater en personne, ayant suivi pas moins de quatorze séjours en SNU. Ne remettons pas en cause l'intégralité du système par la faute de quelques errements, qui demeurent inacceptables. Je crois à la sincérité et au professionnalisme des encadrants.
Il n'en demeure pas moins que le SNU souffre d'un manque logistique de moyens, notamment de moyens de transport et d'hébergement. La question de fidélisation des encadrants se pose également, car ils ne peuvent pas en vivre et sont obligés de prendre du temps sur leurs congés. Je reste dubitatif sur ce qu'est devenu le SNU, qui ne respecte pas sa vocation initiale, sur laquelle j'avais travaillé en 2017.
Ensuite, l'esprit de défense n'est pas aujourd'hui inculqué dans sa globalité. De nombreux professeurs que nous avons rencontrés étaient volontaires, mais ne savaient pas toujours comment faire.
S'agissant des classes de défense, certains professeurs nous ont indiqué avoir subi des pressions de la part de leurs collègues ou à l'inverse, des proviseurs ont pu forcer des professeurs à établir des classes de défense pour obtenir une meilleure notation. L'éducation à la défense globale est une obligation légale, mais j'aimerais que nous nous fixions comme objectif de parvenir à une « volonté de défense » qui suscite une adhésion, faire passer le « nous » avant le « je ». En Estonie, cette volonté de défense porte un nom, « Kaitsetahe », qui figure sur le polo que je vous présente, conformément à la promesse faite au gouvernement estonien. Dans ce pays, ce mot et cette tenue fédèrent tous les Estoniens, quelles que soient leurs convictions personnelles. À ce titre, je formule le vœu que la France puisse se fédérer derrière un tel mot, de manière transpartisane.