Cette phrase de Thucydide est effectivement mise en exergue dans notre rapport. Je rappelle que l'éducation à la défense constitue une obligation légale au sein de l'éducation nationale depuis 1997. Pourtant, certains enseignants font part de leur réticence, considérant qu'il ne leur revient pas de fournir un tel enseignement. Pour ma part, je pense que l'incitation est plus puissante que l'obligation, pour persuader que notre collectif prévaut, afin de susciter l'adhésion par l'explication.
De même, les positions sur les cours d'EMC sont très disparates. L'administration nous indique que l'enseignement de ces cours fonctionne bien, mais sans être capable de nous donner un retour d'expérience (Retex) qui date de moins de vingt ans. Certains professeurs le confirment, mais d'autres expliquent qu'ils ne peuvent pas les assurer intégralement, étant déjà en retard sur l'enseignement du programme. Une clarification est donc nécessaire dans ce domaine, comme nous l'évoquons dans notre rapport.
Je défends le SNU depuis 2017 et regrette que la formule actuelle ne corresponde pas à l'esprit, ni à la ligne directrice fixée à cette époque. S'agissant de la consultation citoyenne que nous avons menée à ce sujet, je souhaite vous faire part d'un certain nombre de remarques. Lors de l'audition de Manuel Valls, j'avais alerté la commission sur le fait que la consultation en ligne avait reçu 25 000 réponses en vingt-quatre heures, quand la moyenne est de 700 habituellement. J'avais suspecté une forme de manipulation car, initialement, une même personne pouvait répondre autant de fois qu'elle le voulait. L'administration de l'Assemblée nationale avait ensuite corrigé le tir en quarante-huit heures, afin qu'un répondant ne puisse répondre qu'une seule fois.
Avec les limites afférentes à ce problème, les résultats indiquent que trois quarts des professeurs qui ont répondu à la consultation indiquent ne pas vouloir effectuer d'éducation à la défense dans leur classe ou emmener leurs élèves assister aux cérémonies patriotiques.