Commençons par évoquer l'éducation. Tout d'abord, nous avons appris en travaillant sur cette mission d'information que depuis 1997, les principes et l'organisation de la défense nationale font l'objet d'un enseignement obligatoire dans le cadre des programmes des établissements d'enseignement du second degré des premier et second cycles. L'article L. 114-1 du code du service national précise que « cet enseignement a pour objet de renforcer le lien armée-nation tout en sensibilisant la jeunesse à son devoir de défense ». Cet enseignement constitue la première étape du parcours de citoyenneté mis en place à la suspension de l'obligation du service national. Il vise avant tout à faire comprendre les enjeux de la défense nationale, plus qu'à faire adhérer à la politique de défense. Cette distinction a notamment été apportée au cours des auditions par l'historienne Bénédicte Chéron.
L'enseignement de la défense inculque aux élèves le principe républicain fondamental de soumission des armées aux autorités civiles. Il doit par exemple faire comprendre aux élèves que lorsque les citoyens votent pour élire directement le Président de la République, ces mêmes citoyens ont le pouvoir de choisir celui qui décide de l'emploi des forces militaires françaises, mais à qui incombe aussi, in fine, la décision de recourir à l'arme nucléaire.
L'enseignement de défense est dispensé en grande majorité par les enseignants d'histoire-géographie dans le cadre de l'enseignement moral et civique (EMC), mais il peut aussi être abordé dans le cadre d'entrées défense interdisciplinaires, qui peuvent être effectuées dans toutes les disciplines. La plateforme « chemin de mémoire » du ministère des armées et la plateforme « éduscol » du ministère de l'éducation nationale sont interfacées et fournissent à cet effet une grande quantité de ressources pédagogiques d'excellente qualité à destination des enseignants.