Dans ce rapport, nous sommes partis du constat que la suspension du service national en 1997 et la réduction significative de l'empreinte territoriale du ministère des armées depuis trente ans expliquent en partie l'indifférence positive dont semblent actuellement bénéficier les forces armées.
Aujourd'hui, les Français ont confiance en leur armée, mais ne connaissent pas suffisamment les enjeux de défense. Les citoyens se sont éloignés de la défense nationale : 50 % à 60 % des Français peuvent passer leur vie sans avoir été en contact avec des militaires. Depuis 1997, une part toujours plus importante du corps enseignant n'est plus, directement ou indirectement, confrontée à la chose militaire.
Or, dans le contexte de retour à la guerre sur le sol européen, la France, est confrontée à des menaces conventionnelles et hybrides croissantes, que nous connaissons bien dans cette commission. Ce contexte géopolitique impose de repenser une stratégie interministérielle de défense globale qui, pour être efficace, suppose une participation active des citoyens. Notre propos consiste donc à remettre les citoyens au cœur de la défense nationale.
Nous nous sommes donc demandé comment se construisait ce que l'on a coutume d'appeler « l'esprit de défense ». Il ne se décrète pas, mais résulte d'un long cheminement critique visant à faire comprendre les enjeux de défense. Dans ce cadre, l'éducation et la culture représentent des vecteurs majeurs de sensibilisation à ces enjeux.