Intervention de Franck Riester

Réunion du mardi 4 juin 2024 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Franck Riester, ministre délégué :

C'est une affaire de moyennes. Il n'y a pas moins de projets supérieurs à 250 salariés en France qu'en Allemagne ou en Grande-Bretagne mais il y a davantage de projets de manière générale, et notamment des petits. Cela aboutit évidemment à une moyenne inférieure.

Cela étant dit, nous ne réagissons pas assez rapidement face aux projets de gigafactories, pour proposer des terrains aux entreprises qui souhaitent construire. Nous travaillons donc pour qu'une deuxième étape de la loi relative à l'industrie verte permette d'aller beaucoup plus vite.

Il faut aussi noter que si nous avons davantage de petits projets, c'est que beaucoup d'entre eux font suite à des investissements précédents, ce qui indique que les investisseurs étrangers sont satisfaits d'avoir choisi la France et qu'ils continuent à moderniser leurs usines et à augmenter leurs capacités.

Avec Team France Export, nous chassons effectivement davantage en meute qu'il y a quelques années. Les différents partenaires échangent de manière permanente. C'est par exemple le cas d'Alain Di Crescenzo, président de CCI France, et de Laurent Saint-Martin, directeur général de Business France, alors que cela aurait été inimaginable à ce point il y a quelques années. Ils coordonnent étroitement l'action de leurs conseillers exportations.

Cependant, on peut encore mieux faire.

Il faut toujours réfléchir aux moyens de simplifier la vie des entreprises. Je constate que beaucoup d'entre elles ne savent pas toujours à qui elles doivent s'adresser et n'ont pas identifié leur conseiller exportations. Il faut que nous progressions sur ce point, peut-être en prévoyant des moyens supplémentaires.

C'est la raison pour laquelle, dans le cadre du plan Osez l'export !, le Gouvernement a choisi d'affecter 12 millions d'euros en plus par an à l'effort de création de pavillons France dans les foires et salons. Je souhaite aller encore plus loin car il doit vraiment être manifeste que les Français sont ensemble dans ces manifestations. Les salons sont essentiels pour les exportations et il faut aider les petites et moyennes entreprises qui n'ont pas forcément les moyens d'y aller seules.

Si l'on considère les dispositifs de nos concurrents, ce qui fait vraiment la différence, c'est leur présence dans les salons. Nous n'avons objectivement pas du tout à rougir des financements que nous consacrons au soutien aux exportations, grâce aux prêts du Trésor et de BPIFrance mais aussi aux avances remboursables du Fasep. Les entreprises ne demandent pas des financements supplémentaires pour exporter mais à être accompagnées pour participer aux salons. Elles y sont un peu perdues – faute de pavillon France –, contrairement aux Italiens, aux Allemands ou aux Émiriens, par exemple, qui sont très présents.

J'ai assisté à la rencontre des entrepreneurs francophones dans le cadre du salon Gitex Africa à Marrakech il y a quelques jours : malgré tous les efforts de Business France, qui avait fait venir des start-up, nous n'étions pas du tout au niveau de ce qu'ont fait les Émiriens.

Tout cela nécessite des moyens. Lors des discussions budgétaires, je précise toujours que ceux de Business France et plus largement ceux consacrés à l'exportation sont des investissements vraiment utiles, avec un taux de retour très important pour le déploiement international des entreprises, et donc pour les finances de l'État. Je précise qu'un tiers du budget de Business France provient de subventions, les deux-tiers restants, soit une proportion importante, étant apportés par des ressources propres issues notamment de la facturation de prestations de services aux entreprises.

En ce qui concerne le CETA, revenons d'abord aux faits. Les contrôles et la traçabilité existent et ils empêchent le Canada d'exporter chez nous du bœuf aux hormones car c'est interdit. Nous sommes disposés à accroître ces contrôles et nous-mêmes, Français et Européens, en avons demandé davantage aux Canadiens. Nous avons la chance d'avoir des partenaires qui sont très à l'écoute. C'est le cas de l'ambassadeur du Canada en France mais aussi de mon homologue chargée de la promotion des exportations et du commerce international, qui est disposée à travailler avec nous en prenant en compte nos remarques et suggestions.

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