D'abord, si notre ambassadeur a représenté la France au Conseil « commerce » du 30 mai, c'est parce que j'étais ici, dans l'hémicycle, pour l'examen de la proposition de résolution du groupe GDR sur le CETA.
L'Afrique a en effet été évoquée. Il s'agit d'une priorité européenne et française : comment non seulement accompagner son développement, essentiel à l'avenir du continent européen, notamment du point de vue migratoire, mais aussi bâtir des partenariats et des échanges commerciaux utiles pour l'économie africaine comme pour l'économie européenne ?
Pour cela, il faut des partenariats gagnant-gagnant, des accords économiques qui facilitent les investissements durables, comme celui que l'Union a signé avec le Kenya en 2023 et qui va entrer en application en 2024. Il faut aussi rompre avec le discours pessimiste sur la baisse de la présence économique française en Afrique. Les chiffres sont bons avec plusieurs de nos partenaires et il y a des excédents commerciaux européens dans un grand nombre de zones.
Nous souhaitons, comme les autres Européens, des partenariats qui permettent aussi de créer de la valeur en Afrique, notamment par la transformation sur place des matières premières. C'est bon pour l'environnement et pour la croissance économique de ces pays.
Il nous paraît en outre important de moderniser certains outils d'accompagnement, notamment en matière de financement. C'est ce que nous faisons avec les instruments du Trésor comme le Fonds d'études et d'aide au secteur privé (Fasep), qui accompagne des projets innovants, ou encore les prêts du Trésor ou les garanties de la Banque publique d'investissement. De même, l'Agence française de développement accompagne de plus en plus de projets susceptibles de permettre la création de valeur pour les acteurs économiques locaux. À cela s'ajoutent les budgets européens, dont la stratégie Global Gateway, à laquelle vous avez fait allusion.
J'aimerais mettre ici en avant quelques beaux projets : le métro d'Abidjan ; le Nairobi Commuter Railway, financé par un prêt du Trésor de 128 millions d'euros ; le barrage hydroélectrique de Koysha, en Éthiopie, pour 2,8 milliards.
Nous voulons poursuivre cette stratégie et nouer de nouveaux partenariats avec le continent, en Afrique francophone bien sûr – je le dis en tant que ministre chargé de la francophonie – mais aussi lusophone et anglophone. Je me rendrai d'ailleurs très prochainement au Kenya.