Intervention de Michel Guiniot

Réunion du mardi 4 juin 2024 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Guiniot :

Dans les activités non législatives inscrites à l'ordre du jour du Conseil des affaires étrangères « commerce » du 30 mai figurait un état d'avancement des relations commerciales et d'investissement entre l'Union européenne et l'Afrique, sans plus de détails. Cet état d'avancement a fait l'objet d'une approbation du Conseil, où la France était représentée par M. Léglise-Costa. La discussion aurait porté sur les moyens d'approfondir nos relations afin d'instituer un partenariat mutuellement bénéfique aux échelons multilatéral, continental, régional et bilatéral.

L'Union européenne est le principal partenaire commercial de l'Afrique, son premier investisseur et son principal donateur d'aide publique au développement. Plus de 90 % des exportations des pays africains entrent dans l'UE en franchise de droits, notamment de douane, parce qu'elles sont couvertes par le système des préférences généralisées, les accords de partenariat économique avec l'Afrique subsaharienne ou les accords de libre-échange avec certains pays d'Afrique du Nord. Il paraît hypocrite de dire que nous avons une balance commerciale positive avec les pays d'Afrique quand nous y investissons autant de moyens.

Le sixième sommet Union européenne-Union africaine a acté un investissement européen de 150 milliards d'euros sur le continent, après 40 milliards déployés en 2019 pour la santé, les 5 milliards du Fonds fiduciaire d'urgence de l'UE pour l'Afrique et les 30 milliards du Fonds européen de développement consacrés à l'Afrique entre 2014 et 2020. Nous sommes le premier partenaire commercial de l'Afrique mais notre balance commerciale avec ce continent est déséquilibrée, avec près de 8,4 milliards de déficit pour 2023 selon les chiffres de la Commission européenne.

Quel est l'intérêt pour l'Union européenne d'accepter les produits d'un continent qui ne paie pas de droits et ne fait l'objet d'aucune limitation de ses exportations ? Pour fonctionner convenablement, l'UE ne devrait-elle pas faire majoritairement appel à ses producteurs et protéger sa balance commerciale en fiscalisant davantage les produits venant de l'étranger ? À moins que l'Union européenne de M. le président Macron ne soit le synonyme d'un élargissement jusqu'à l'Afrique : tous les indicateurs tendent à montrer que la liberté de circulation des biens et des personnes est strictement la même entre l'UE et l'Afrique que dans l'espace Schengen…

Monsieur le ministre délégué, quel bilan vous a été présenté des relations commerciales et d'investissement entre l'UE et l'Afrique ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion