La réforme de l'assurance chômage qui entrera en vigueur le 1er décembre prochain est triplement injuste. Injuste envers les plus précaires et les seniors : en durcissant les conditions d'affiliation, elle pénalise directement les plus vulnérables, qui seront les premiers touchés par la réduction de la durée minimale d'affiliation, et entraîne une perte de soutien critique pour les plus âgés dans le marché de l'emploi. Injuste envers les salariés : en réduisant les prestations de l'assurance chômage, elle force toute personne perdant son emploi à en reprendre un autre rapidement, même si celui-ci est moins rémunéré et sans rapport avec sa formation initiale ; le filet de sécurité essentiel pour permettre une transition digne et sécurisée est réduit à peau de chagrin. Injuste également envers les entreprises : ces dernières, en tant que seul contributeur à l'assurance chômage, se voient imposer des mesures d'économie sans aucune réduction de charge ; les cotisations patronales à l'assurance chômage deviennent une nouvelle forme de taxation masquant la mauvaise gestion de la politique économique actuelle.
Il est crucial d'adopter un principe de proportionnalité entre le taux de contribution à l'assurance chômage et toute modification de la durée minimale d'affiliation ou de la durée d'indemnisation, comme nous l'avons proposé. Cela permettrait de rétablir l'équité pour ne pas pénaliser indûment les entreprises, tout en maintenant un soutien nécessaire aux salariés.
Je salue l'utilité de la proposition de loi, face au cynisme d'une majorité qui a érigé la casse sociale en veau d'or. Je rappelle que chez moi, en pays d'Arles, le taux de chômage est de 11 %. Ce taux est incompressible quelle que soit la majorité en exercice.