Il y a dix ans, lorsqu'Emmanuel Macron fut nommé ministre de l'économie, il y avait 5,9 millions d'inscrits à Pôle emploi. Aujourd'hui, il y a 6,1 millions d'inscrits à France Travail. Voilà votre bilan : 200 000 inscrits de plus, soit 56 par jour. Tout cela parce que vous vivez dans la pensée magique selon laquelle appauvrir les chômeurs crée de l'emploi ! Dans les banques alimentaires, peut-être, mais ce n'est pas suffisant pour absorber l'ensemble des personnes licenciées à cause de vous. Le bilan social de cette idéologie, c'est que 30 % des chômeurs font état de pensées suicidaires.
J'ai encore entendu dire, tout à l'heure, que l'on n'arrivait pas à recruter. De bonne foi, je suis allé consulter l'enquête « Besoins en main-d'œuvre 2024 » de France Travail. Que dit-elle ? Que les projets de recrutement sont en baisse de 10 % et que moins des deux tiers des offres portent sur une durée de plus de six mois. Dans le monde réel, le patronat recrute moins et il y a de plus en plus d'inscrits au chômage. Prenons le cas concret des métiers sur lesquels le patronat verse des larmes. Pharmacie : 7 000 projets de recrutement, 5 000 inscrits à France Travail. Travaux d'étanchéité : 7 500 projets de recrutement, 5 000 inscrits.
Vous aurez beau obliger les gens à travailler pour le Smic, de nuit, le week-end, à l'autre bout du pays, on en revient toujours au fait que le nombre d'emplois disponibles correspond à peu près au nombre de demandeurs. Il y a 300 000 offres d'emploi non pourvues pour 6 millions d'inscrits. Vous aurez beau les mettre au travail forcé, il en restera toujours 5,7 millions, voire plus, puisque certains d'entre eux doivent enchaîner plusieurs contrats.