L'article 1er du Placss 2023 indique clairement la dégradation du solde des administrations de sécurité sociale et le creusement du déficit. L'article 2 indique une amélioration moindre que celle qui était esquissée. Chacun a en mémoire les recommandations de la Cour des comptes formulées la semaine passée et surtout l'évocation de la possibilité d'une rupture de notre système de protection sociale en 2027 – c'est demain.
Face à une « trajectoire de déficits non maîtrisés » et à une « impérieuse nécessité de reprise en main du pilotage de nos comptes » identifiées par la Cour des comptes, il est exclu que le PLFSS que nous examinerons à l'automne soit un simple document comptable et technique. Il devra être le point de départ d'une reprise en main de notre protection sociale offrant une perspective à la nation. Sauver la « sécu » exige d'en réexaminer le financement en profondeur et d'ouvrir le débat sur son assise exclusive sur les revenus du travail. Nous ne pourrons pas longtemps continuer ainsi.
Comme l'a indiqué Yannick Neuder, nous voterons contre ce texte, mais il faut regarder plus loin et nous interroger sur le modèle de protection sociale que nous voulons offrir aux Français pendant les décennies à venir. Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Madame la rapporteure générale, allez-vous lancer des états généraux et interpeller le Gouvernement pour que nous prenions une autre direction ?