Comment en sommes-nous arrivés là, nous le pays de la sécurité sociale ? Quelle misère ! Nous devons approuver ou rejeter les comptes de la sécurité sociale pour 2023. Vous vous doutez que le groupe Socialistes et apparentés la rejettera.
Par quelle gestion calamiteuse de notre pays ce gouvernement a-t-il réalisé, pour le pire, son fameux a même temps ? En même temps, nos services publics sont décimés et des lits d'hôpitaux fermés à la pelle, le plus souvent à cause d'un manque de personnel. La qualité des relations entre les usagers et les caisses d'assurance maladie est pire que jamais, comme nous le constatons dans nos territoires et au fil des rapports. Pourtant, en même temps, la Cour des comptes estime que la trajectoire des déficits n'est pas maîtrisée. Elle écrit dans son dernier rapport sur l'application des lois de financement de la sécurité sociale : « Un tel niveau de déficit est un point de bascule car le financement des déficits de la sécurité sociale n'est plus assuré à terme. » Ce n'est pas rien.
Comment approuver des comptes reflétant une gestion si catastrophique ? Ce n'est pas possible. Il y a un an, vous passiez en force pour imposer aux Français une réforme des retraites dont personne ne voulait. Pourtant, le déficit de la sécurité sociale continuera à se creuser dans les prochaines années. Votre logiciel ultralibéral est cassé. On vend aux Français des réformes prétendument essentielles pour faire baisser les déficits, mais ils explosent quand même.
À force de gérer la France comme des comptables incompétents sans vision politique ni cap clair, en zigzaguant en permanence, rien ne va plus. J'ai utilisé sciemment le mot « gérer » plutôt que le mot « gouverner », car vous n'en êtes même pas capables. Notre groupe tire la sonnette d'alarme une fois de plus. Dotez notre pays d'un grand plan de reconstruction de l'hôpital public, comme nous l'avons proposé dès 2022 ! Alors le déficit sera justifié, car il s'agira d'un investissement de long terme qui bénéficiera à nos concitoyens.
Nous voterons contre le texte.