Je vous remercie pour votre témoignage, dont la sincérité démontre un grand courage.
J'ai travaillé comme journaliste au sein du groupe LCI, dans le même bâtiment que PPDA. Je connais certaines de ses victimes et j'ai été témoin du silence de la rédaction et de la complicité de la direction. Certains feignent aujourd'hui de découvrir le problème, alors qu'il était notoire. Même si nous n'imaginions pas que des viols avaient lieu, nous savions qu'une femme ne devait jamais se retrouver seule avec PPDA.
J'ai commencé à travailler à LCI alors que j'avais 19 ans. Vous décrivez très bien la précarité des jeunes de ce secteur, où il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus, comme dans le secteur artistique. Cela donne aux jeunes le sentiment de devoir tout accepter pour garder leur place. Il faudrait demander à la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels quelle est la proportion des pigistes parmi les détenteurs de la carte de presse. En tout cas, le salaire moyen des détenteurs cette carte est inférieur au Smic mensuel. Le prestige du métier de journaliste ne protège pas de la précarité.
Vous avez également évoqué le nomadisme, très important lors des reportages. Pour ma part, j'ai voyagé dans toute la France pour Radio France et France 3. Le travail s'effectuait à l'extérieur de la rédaction, au sein d'une équipe isolée, où les rapports hiérarchiques étaient très forts. Quelles solutions imaginez-vous pour de telles situations ?
Quant aux agressions qui surviennent au sein des rédactions, je rappelle que la non-assistance à personne en danger est punie par la loi. Quelles solutions imaginez-vous ?
Enfin, au cours des dernières années, avez-vous constaté un changement au sein des rédactions ?