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Intervention de Emmanuelle Dancourt

Réunion du mercredi 22 mai 2024 à 15h30
Commission d'enquête relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité

Emmanuelle Dancourt, présidente de l'association #MeTooMedia :

Nous n'avions pas envisagé initialement de créer une commission dédiée aux étudiants, mais ce sont eux qui nous l'ont demandé. Au mois de février, nous avons également dispensé une formation dans le cadre du master de journalisme de Dijon. Pendant deux jours, de nombreux étudiantes et étudiants nous ont approchés pour témoigner, par exemple de problèmes survenus lors de stages dans un grand quotidien régional. Les étudiants affectés se sentent seuls. Nous travaillons donc à combler un manque. Les trois ambassadrices bénévoles de #MeTooMedia vont commencer à organiser leurs propres événements.

Les étudiants de différentes écoles nous ont également fait part d'agressions sexuelles lors d'une manifestation sportive entre plusieurs écoles. Et au sein même des établissements, des problèmes subsistent, comme nous l'ont rapporté certains membres de leur direction. Nous déployons cette activité bénévole comme nous le pouvons, selon nos moyens.

J'en viens à la subvention de 75 000 euros, attribuée par le ministère délégué chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes, quand Isabelle Rome était à sa tête. Nous avons également reçu 5 000 euros de la Fondation des femmes. Ces sommes nous servent à payer les frais de justice des victimes, à monter des formations et à acquérir un peu de matériel. Nous demandons de nouvelles subventions, parce que notre champ d'action s'élargit aux mouvements #MeToo d'autres secteurs.

Nous sommes en contact avec les collectifs 50/50, #MeTooThéâtre et l'association ADA – l'Association des acteur.ices. Nous avons en outre de très bons échanges avec les membres de l'association Femmes journalistes de sport. J'espère que vous les recevrez, car elles ont beaucoup à dire – quand la rédaction d'un grand quotidien sportif ne compte que 13 femmes pour 180 pigistes, cela ne se passe pas forcément très bien. D'ailleurs, notre association, le collectif #MeTooThéâtre et l'association Femmes journalistes de sport ont été montés le même mois. Enfin, sur l'application Signal, nous échangeons avec les mouvements #MeToo d'autres secteurs.

Actuellement, notre association doit changer d'échelle ; ses effectifs sont clairement insuffisants. En effet, d'autres associations #MeToo en lien avec le théâtre, le cinéma, le stand-up, et ainsi de suite, nous ont sollicités, parce qu'elles préfèrent se concentrer sur l'égalité entre femmes et hommes, plutôt que sur la défense de victimes individuelles. Elles nous confient donc les victimes qui les contactent. Malgré la subvention du ministère – d'un montant important, d'autant plus qu'elle a été versée alors que nous venions de fonder l'association – nous risquons donc d'être bientôt à court de moyens.

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