Nous avons donné une formation sur le tournage d'une grosse série télévisée aux 130 personnes y travaillant – acteurs, techniciens, production. Les intermittents ont levé la main pour dire : « Protégez-nous ! ». Quand ils dénoncent une agression sexuelle, ils sont virés et cela se passe toujours ainsi : on vire le problème et pas l'agresseur, qui peut être un acteur connu ou le producteur. Les intermittents du spectacle que nous rencontrons dans le cadre de nos activités connaissent la même situation de vulnérabilité financière et professionnelle que les pigistes.
Les référents VSS sur ce tournage sont venus nous voir pour nous dire qu'ils n'avaient suivi qu'une journée de formation et qu'ils souhaitaient la compléter avec nous. Ils estimaient ne pas avoir assez été formés et que, en conséquence, ils se retrouvaient face à des cas de conscience sans savoir comment accompagner les personnes.
Je vous invite à réfléchir sur le statut de lanceur d'alerte. Il est mal connu et ceux qui le connaissent ne savent pas dans quelle mesure ils sont protégés. Il existe de nombreuses idées reçues sur ce statut. J'ai moi-même voulu être lanceuse d'alerte dans un média où j'ai travaillé, mais mon avocat me l'a déconseillé en me disant que cela risquait de se retourner contre moi.