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Intervention de Emmanuelle Dancourt

Réunion du mercredi 22 mai 2024 à 15h30
Commission d'enquête relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité

Emmanuelle Dancourt, présidente de l'association #MeTooMedia :

Je vous remercie d'avoir créé cette commission. C'est un honneur pour nous de pouvoir vous aider dans vos travaux.

#MeTooMedia est née le 11 novembre 2021. Sa création est directement liée à l'affaire PPDA, puisque toutes ses cofondatrices sont victimes de Patrick Poivre d'Arvor – viol, agression sexuelle, harcèlement. À l'époque de la première enquête préliminaire dans le cadre de cette affaire, nous étions quasiment toutes journalistes, ce qui n'est bien sûr pas le cas de toutes les victimes de Patrick Poivre d'Arvor. #MeToo était alors encore assez récent et ne signifiait pas grand-chose pour le grand public et encore moins pour nos confrères et consœurs journalistes. Si nous, journalistes, n'apportions pas notre contribution, qui allait le faire ? Nous avions les réseaux et nous avons fait ce qu'il fallait, à commencer par la fameuse une de Libération le 9 novembre 2021, à laquelle j'ai participé, avec des sœurs de plainte. Nous nous doutions alors que de nombreuses victimes allaient nous contacter et c'est ce qui est arrivé : des victimes dans le cadre de l'affaire PPDA, mais pas seulement.

#MeTooMedia travaille sur trois axes majeurs.

Le premier est la victime. Nous avons monté l'association autour d'elle : nous sommes là pour l'accueillir, l'écouter, lui demander où elle en est, de quoi elle a besoin. Nous n'imposons rien. Parmi les nombreuses victimes qui arrivent, certaines ont porté plainte, d'autres pas. Si elles n'ont pas porté plainte, nous les rassurons, nous les équipons, nous leur présentons des avocats et nous payons une partie de leurs honoraires grâce à une subvention du ministère chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. Pour le reste, nous négocions du mécénat de compétences ou du pro bono. Nous les accompagnons jusqu'au bout de la chaîne judiciaire. Nous commençons toujours par la justice. Ensuite, si c'est possible, parce que la victime ou le mis en cause est connu, et que la victime le souhaite, nous pouvons l'accompagner dans la médiatisation. Nous avons des rendez-vous mensuels à Paris, des visios mensuelles de soutien à la victime et des fils sur Signal en perpétuel mouvement.

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