J'ai commencé mes études avec une double licence de cinéma et de lettres : à aucun moment, on ne m'a parlé du spectateur – homme ou femme – ni de son point de vue. Aujourd'hui, les jeunes femmes qui veulent travailler dans le domaine du cinéma sont souvent radicales, et rentrent notamment dans le collectif 50/50 auquel vous participez.
Au cinéma, la femme est rarement autre chose qu'un objet pour le regard de l'homme, qu'un objet de désirs et de pulsions. Je crois à la formation, à la sensibilisation, à l'éducation : il me paraît indispensable de travailler sur le regard, féminin et masculin. Il me paraît aussi indispensable de former le public, qui croit regarder naïvement alors qu'il est manipulé, utilisé. Il faudrait une formation pour voir un film ! Je ne sais pas comment faire, mais vous allez sûrement nous donner des pistes.