C'est à cause de l'omerta que nous nous sommes rassemblées en un collectif, parce que presque personne dans le milieu théâtral ne relayait l'enquête de Cassandre Leray sur Michel Didym. Récemment, deux personnes ont été mises en examen pour viol sur mineur ; je ne les citerai pas, mais personne dans le milieu ne l'a relayé, alors qu'il s'agit d'une première décision de justice et non de rumeurs sans fondement. Sur la libération de la parole, je suis d'accord avec Séphora Haymann : tout le monde se prévient toujours, et parfois on attend le moment où une enquête sera publiée. Peut-on décemment attendre des enquêtes médiatiques pour agir dans un milieu donné ?
Il y a une omerta parce que personne ne relaie les informations : la peur de s'exprimer est très forte dans le théâtre. Combien de personnes ont témoigné à visage découvert de violences subies ? Nous ne sommes pas nombreuses. Toutes les enquêtes sont anonymisées, parce que tout le monde a peur. S'il n'y avait plus d'omerta, si on pouvait assumer d'avoir été victime, on ne connaîtrait pas ce niveau de confidentialité.