Vos témoignages confortent les réflexions que nous avons menées au début de la commission d'enquête, sur l'importance d'inclure le spectacle vivant dans son champ, ainsi que les institutions publiques et les lieux de formation. Vous avez expliqué que le caractère systémique des violences était lié au croisement de différentes formes de domination – j'y suis très sensible.
Vous insistez beaucoup sur la notion de protocole. Souvent, face à l'omerta, la parole se libère, puis il faut des règles, et, au bout du processus, des décisions, et des lieux de décision. À quel niveau faut-il prendre les décisions ? J'ai très bien compris vos propos sur le rapport à la justice et, indépendamment, sur le code du travail – on peut notamment prendre des décisions de précaution. Les décisions doivent-elles revenir au ministère, à une direction, aux directeurs de compagnie ? Au festival de Cannes, il y a deux jours, j'ai rencontré des membres de la cellule d'écoute Audiens, qui travaille avec le ministère de la culture. Je leur ai demandé ce qui se passe après leur intervention : j'ai eu l'impression que c'était assez opaque. Recevez-vous des informations sur les suites du signalement ? C'est bien de conseiller aux gens de parler, à condition de pouvoir leur montrer que le témoignage a une incidence.