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Intervention de Marie Coquille-Chambel

Réunion du mercredi 22 mai 2024 à 15h30
Commission d'enquête relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité

Marie Coquille-Chambel, membre du collectif #MeTooThéâtre :

S'agissant des référents en matière de VSS, la spécificité des compagnies de théâtre est de fonctionner en résidence. Contrairement aux acteurs de cinéma, nous ne partons pas plusieurs mois dans un lieu de tournage au sein d'une équipe inchangée. Nous passons une semaine à Brest, une semaine à Rouen et ainsi de suite : à chaque fois, nous repartons de zéro en matière de relations professionnelles.

On ne nous présente jamais une personne référente en matière de VSS – alors même que certaines équipes administratives en ont une – que nous pourrions contacter s'il se passe quelque chose au sein du théâtre ou de la compagnie. Nous aimerions que les livrets d'accueil de résidence mentionnent des noms de personnes à contacter.

Surtout, la subordination des personnes référentes à une direction pose problème si, par exemple, un directeur est accusé de harcèlement sexuel. Nous aimerions que des personnes ressources extérieures aux théâtres soient présentes – à vous de décider à quelle échelle, du théâtre ou de l'arrondissement – pour éviter tout conflit d'intérêts.

Faire dépendre les subventions du suivi d'une formation sur les VSS est une idée énoncée par Roselyne Bachelot lorsque nous avons créé notre collectif. Toutefois, les petites compagnies ne sont pas concernées et une simple déclaration, qui ne fait l'objet d'aucun contrôle, suffit.

Lorsque des violences surviennent au sein d'une compagnie, si par exemple un metteur en scène ou un comédien est accusé de violences sexuelles, les directions sont bloquées, parce qu'il y a de l'argent en jeu. Nous aimerions que les contrats de travail comportent une clause permettant d'exclure une personne visée par une plainte et prévoyant un dédommagement par les assurances. Les personnes d'une compagnie qui parlent s'exposent à une précarisation. Si un spectacle est annulé, les comédiens perdent de l'argent. Pour parler et saisir la justice, il nous faut une sécurité financière.

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