Je tiens à souligner, plutôt pour la mémoire de nos débats que pour vous interpeller, que vos propos me semblent être malgré tout sous-tendus par un certain nombre de présupposés moraux, qui peuvent être discutés. Vous évoquez ainsi les pays « vertueux », le « devoir de restitution », et avez eu le mérite de réintroduire d'une certaine manière la notion de compromis social dans la discussion. Étant plutôt d'orientation marxienne, je ne l'aurais pas formulée dans ces termes, mais cette notion m'intéresse beaucoup.
En effet, vous montrez l'existence d'une tension entre la demande de la population et la position des gouvernements, qui incorporent certaines demandes du marché ou de ce qu'ils ont cru en comprendre. D'une certaine façon, on arrive à croire ou à penser que ces gouvernements sont ballottés par l'opinion et que, d'une certaine façon, le plus grand ennemi de l'économie ou de la bonne gestion serait la démocratie elle-même. Je pousse un peu loin votre raisonnement, mais il me semble que ces éléments méritent d'être discutés et éclairés.
Enfin, je voudrais revenir sur le paradoxe que vous avez formulé, en précisant que la demande sociale de dette provient d'une population âgée en particulier. Or il me semble que les forces politiques qui plaident pour réduire le plus la dépense publique et la dette sont précisément celles dont l'électorat est le plus âgé. Sauriez-vous expliquer ce paradoxe ?