Ma première remarque concerne la soutenabilité de la dette publique. Vous avez évoqué différentes écoles, différentes approches ; mais j'insiste sur le fait que de nombreux macroéconomistes ont désormais le sentiment qu'il est très difficile d'avoir une métrique unique pour approcher la soutenabilité d'une dette publique, laquelle est extrêmement variable selon les pays et les contextes. Le Fonds monétaire international (FMI) recourt d'ailleurs à des analyses de soutenabilité de la dette (ou DSA, debt sustainability analysis ). La même approche a également guidé la Commission européenne dans la révision des règles budgétaires.
Ensuite, vous avez évoqué le rôle de la Banque centrale européenne (BCE) dans la politique de taux bas. Ces derniers représentent cependant un phénomène mondial depuis trente ans, au-delà de la zone euro. Ce phénomène a d'ailleurs suscité un grand débat chez les macroéconomistes autour de la question de la « stagnation séculaire ». Quelle est votre appréciation de ce mouvement de long terme de baisse des taux d'intérêt réels , a minima dans l'ensemble des économies développées ? Est-il amené à durer selon vous ?