Deux impacts doivent être distingués dans l'effet covid : la chute mécanique du PIB et de la diminution subséquente des recettes ; et l'impact des mesures prises pour soutenir l'activité et les ménages. S'agissant du PIB, les années 2017-2019 ont été bonnes et le rebond 2021-2022 a été assez prononcé. Quand on y ajoute ces éléments d'élasticité globalement favorables sur toute cette période, l'effet global sur la hausse de la dette à 911 milliards d'euros est inférieur à 10 %. Le PIB n'a pas plus chuté en raison des mesures de soutien de l'activité qui ont été prises.
Ensuite, depuis 2000 et la création de l'euro, la dette publique a augmenté, mais la charge d'intérêts a diminué. En effet, l'entrée dans la zone euro nous a permis de réduire nos taux d'intérêt et de les ramener maintenant à cinquante points de base des taux allemands, créant cette illusion depuis vingt ans.
S'agissant de la méconnaissance de nos créanciers, le directeur de l'Agence France Trésor pourra sans doute mieux vous renseigner. Des investisseurs souscrivent à ses titres, mais ceux-ci sont ensuite échangés sur le marché. Pour connaître les détenteurs réels, il faudrait être en mesure de mener des enquêtes dans l'ensemble du monde, ce que la France n'a pas les moyens de réaliser. Le FMI en sait peut-être un peu plus, mais pas de manière décisive.