Il est vrai qu'en 2022, cette indexation a accru la charge d'intérêt de la dette d'une quinzaine de milliards d'euros, mais cela ne se reproduira pas, puisque l'inflation était très élevée cette année-là et qu'elle a déjà diminué en 2023. Si les taux d'inflation reviennent vers 2 %, la charge d'indexation s'établira à des niveaux compris entre 2 et 4 milliards d'euros.
L'émission d'obligations indexées sur l'inflation est un pari effectué par les services du ministère des finances, sur le fait que l'inflation sera plus faible en réalité que les estimations des acteurs des marchés financiers qui achètent ces OAT. Ce pari a plutôt été gagné par les services de Bercy entre 2002 et 2022, mais fortement perdu en 2022. Globalement, je pense qu'il n'existe pas vraiment de problème à avoir 10 % à 12 % d'obligations indexées.
Ensuite, il existe effectivement peu d'information sur les détenteurs de la dette publique, au-delà du fait qu'environ la moitié de celle-ci est détenue par des non-résidents (pour moitié européens et pour moitié hors d'Europe). Est-ce un bien ou un mal ? Deux discours sont possibles. Les organisations internationales estiment que plus cette dette est détenue par des créanciers étrangers, plus il existe un risque qu'ils s'en aillent au moindre problème. De son côté, l'Agence France Trésor assume de vendre la dette française à des non-résidents et estime qu'il s'agit là de la reconnaissance de la qualité de la signature française.