Avant d'en venir aux questions quantitatives sur la dette, je souhaite vous interroger sur l'aspect qualitatif. Dans le fond, existe-t-il une « bonne » et une « mauvaise » dette ? Peut-on s'endetter légitimement pour des investissements de long terme auxquels seul l'État peut faire face ? La qualité d'une dette dépend-elle à la fois de sa composition, mais aussi de la capacité d'un État à se financer ? Ensuite, selon vous, existe-t-il un niveau à partir duquel il est possible de parler de surendettement ?
Je m'interroge également sur l'impact macroéconomique de notre endettement. Quels sont les mécanismes de transmission aux acteurs privés – entreprises et ménages – d'une hausse des taux d'intérêt ? Quels sont les effets d'éviction sur l'économie réelle d'un endettement trop important ? Quelles peuvent être les conséquences pour la France des dettes de nos voisins européens, par exemple l'Italie ? En effet, le besoin d'emprunt de ce pays est extrêmement élevé et peut contribuer à réduire la capacité de diversification des investisseurs. Existe-t-il une conséquence sur nos charges d'intérêts ?
Par ailleurs, les dépenses que nous avons consenties pour répondre à la fois la crise sanitaire et à la crise énergétique sont-elles comparables, supérieures ou inférieures à celles de nos voisins européens ?
Selon vous, si le déficit primaire avait été de 3,7 points en 2017, l'endettement aurait été finalement de 70 % à 80 % inférieur. Si ce déficit et cette dette avaient été nuls, quels auraient été l'endettement et la charge de la dette depuis 2017 ?
Ensuite, pouvait-on anticiper que l'élasticité des prélèvements obligatoires au PIB devienne négative 2023 ?
Enfin, vous indiquez que les impôts ont été réduits sans que les dépenses aient diminué à due concurrence. Mais, en lien avec cette forte élasticité, ne constate-t-on pas que la baisse des prélèvements obligatoires et des impôts a pu compenser, voire surcompenser la perte de recettes directes liées à la diminution des prélèvements obligatoires ?