J'ajoute qu'il faudra quand même que quelqu'un paye la dette européenne, un sujet qui est totalement ignoré de tout le monde. Chaque pays aura à payer sa quote-part le jour venu, y compris la France.
Ensuite, un des éléments qui ont conduit à la création de cette commission d'enquête concerne la polémique sur la prévision de croissance qui a été surestimée au moment du vote de la loi de finances, aboutissant à un écart de 0,6 point de PIB entre les prévisions de déficit de l'année 2023 et le déficit finalement observé. Vous avez déclaré que si une erreur de 0,3 % est acceptable lors des prévisions, il convient de s'interroger sur les causes de cette erreur lorsque celle-ci dépasse ce seuil. Vous avez également travaillé à la direction de la prévision à Bercy. Compte tenu de votre expérience, qui aurait dû selon vous tirer la sonnette d'alarme face à un dérapage de ce type ? Quelle direction aurait-elle dû agir de la sorte ?
Par ailleurs, vous avez également indiqué que lorsque vous travailliez à la Cour des comptes, vous n'aviez jamais accès aux prévisions techniques de croissance produite par les services de Bercy. Vous avez également ajouté, d'une manière faussement naïve, que les gouvernements successifs ne prennent jamais en compte les travaux de leurs propres directions techniques. Nous avons donc l'impression que des directions établissent des prévisions, qui seront utilisées ou non par les gouvernements en fonction de leurs objectifs politiques. De son côté, la Cour des comptes n'est apparemment au courant de rien. Je m'interroge donc sur la possibilité d'un contrôle.