Je suis ennuyée, parce que vous avez une vision très binaire : selon vous, il y aurait les médecins volontaires et puis les autres. Ce n'est pas si simple.
Monsieur Potier, vous avez cité le chiffre de 1,3 % des soignants qui seraient volontaires au Canada : dans mon entourage, certains médecins ne feront pas systématiquement valoir leur cause de conscience.
De plus, il me semble très difficile de mettre en pratique vos propositions : comment le patient pourrait-il savoir que son médecin traitant ou le médecin de l'établissement dans lequel il est hospitalisé, et où il fait sa demande, sont volontaires ? Cela l'obligerait à effectuer de nombreuses demandes préalables. Le mécanisme prévu à l'article 16 est beaucoup plus simple : c'est au médecin auquel le patient fait sa demande, auquel il fait confiance, de faire jouer sa clause de conscience, le cas échéant et d'orienter le patient vers un médecin volontaire.
Obliger le patient à s'adresser à un médecin agréé alourdirait la procédure et ne lui permettrait pas d'adresser sa demande au médecin de son choix, celui avec lequel il a envie de parler, avec lequel il a noué une relation de confiance et d'écoute, et qui serait éventuellement disposé à l'accompagner, sans nécessairement faire la démarche de s'inscrire dans un registre.
Dans une telle situation, la relation du malade et du médecin auquel il s'adresse est très importante.