Il se trouve que nous avons déjà voté sur les directives anticipées et que nous abordons encore ce sujet cet après-midi.
J'ai été très sensible aux arguments avancés tout à l'heure par M. Peytavie car je suis foncièrement persuadée qu'au fur et à mesure de la maladie, le patient n'a pas la même perception des choses.
Notre collègue a expliqué que, pour une personne valide, en bonne santé, le fait se perdre son autonomie et de se retrouver en fauteuil roulant apparaît comme absolument insupportable et peut donner envie d'arrêter de vivre. Or, une fois que cette personne est en fauteuil roulant, elle retrouve une autonomie, ce qui lui donne envie de continuer à vivre.
J'ai été sensible à ces arguments car ils renvoient à des situations personnelles que nous pouvons tous connaître dans nos vies, ils ne font pas référence à des cas isolés. J'ajoute que, même une fois le diagnostic posé, le point de vue du patient continue d'évoluer.
Si l'on prenait en compte la capacité d'évolution de la pensée, de résilience, d'adaptation, la volonté de vivre des malades, on pourrait écarter toutes les situations que vous évoquez les unes après les autres.
Les directives anticipées, anciennes ou récentes, rédigées il y a trois ans, un an, six mois, ou même un mois, peuvent cesser d'être valables à partir d'un certain moment, car il arrive que la volonté de vivre soit plus forte que tout et donne malgré tout l'envie de continuer.