Nous avons déjà commencé à débattre des directives anticipées, et je vais expliquer pourquoi leur usage, dans ce cadre, pose problème. Nous avons abordé le problème du validisme : quand on est en pleine possession de ses moyens, il peut être difficile d'envisager la réalité d'un handicap et la perte de certaines capacités tant cognitives que physiques. Quand on écrit ses directives anticipées en pleine possession de ses moyens, on peut avoir du mal à imaginer ce qu'on sera capable de supporter : on peut se dire que certaines situations sont insurmontables.
Par exemple, quand on demande à des patients atteints de la maladie de Charcot à quel moment ils voudront que ça s'arrête, beaucoup répondent qu'il leur sera impossible de continuer lorsqu'ils seront en fauteuil ; et pourtant, quand ils se retrouvent dans un fauteuil adapté, ils se rendent compte qu'ils peuvent continuer.