Pouvons-nous gagner cette bataille ? L'Ukraine, donc l'Europe, donc la France, le peuvent. J'en suis persuadé, tout comme la France croyait à la liberté avant même le D-Day. Le jour du débarquement, le jour de la victoire européenne étaient inévitables.
J'ai eu l'honneur de m'adresser à vous pour la première fois en 2022, et je vous en remercie. L'Ukraine était alors dans un moment très difficile : en ce premier mois de l'invasion russe, elle affrontait un danger mortel. L'occupant n'avait pas encore été chassé de la capitale ; des combats se déroulaient non loin de Kyïv. Les premières opérations n'avaient pas encore été lancées, qui permirent de récupérer certains de nos territoires occupés par la Russie, nos maisons, nos compatriotes, nos enfants. Nous n'avions pas encore prévu de libérer l'île des Serpents, dans la mer Noire, la région de Kharkiv et la ville de Kherson. À l'époque, le monde ne connaissait pas Boutcha et ignorait les conséquences de l'occupation russe. Personne ne croyait que les Ukrainiens pouvaient être à ce point efficaces.
En revanche, nous avions déjà la certitude que nous ne parviendrions à surmonter ces épreuves que si nous ne restions pas seuls face à la Russie, que si nous obtenions un soutien opportun, continu et de portée suffisante. C'est à cette seule condition que nous accomplirons notre travail, que l'Europe ne reviendra pas à une époque où, sans l'implication du monde entier et le débarquement des Alliés, elle n'aurait pu terminer la guerre d'une manière conforme à ses intérêts, à ceux du monde et de chaque habitant de cette planète.