Malheureusement, les victoires ne sont pas acquises pour l'éternité. Chers Européens, hier, sur la côte normande, lorsque nous nous sommes souvenus de la seconde guerre mondiale et que nous avons remercié les vainqueurs, nos sentiments étaient mêlés : nous ressentions la joie d'avoir remporté la victoire, mais nous étions aussi emplis du devoir de lutter pour la liberté.
Nous vivons à une époque où l'Europe n'est plus un continent de paix, malheureusement. Le nazisme renaît, malheureusement. De nouveau, des villes sont entièrement détruites et des villages sont incendiés. De nouveau apparaissent des camps de filtration et des déportations. La haine, ce nouveau culte russe, se propage. De nouveau, certains cherchent à diviser l'Europe et prétendent que certains peuples ne méritent pas d'exister.
Aujourd'hui, c'est l'Ukraine qui est visée, mais demain d'autres pays pourraient l'être à leur tour. Nous voyons déjà comment cette agression peut se développer et s'étendre aux pays baltes, à la Pologne, aux Balkans… ce régime russe ne connaît pas de limites. L'Europe ne lui suffit plus. Il a déjà détruit la Syrie ; il perturbe le Sahel ; il investit dans la terreur et menace la vie, là où il ne rencontre aucune résistance.
Il fait feu de tout bois pour affaiblir les États, attaquant les ressources énergétiques et les denrées alimentaires. Il a ressorti tout l'arsenal des siècles passés, du blocus maritime à l'enlèvement massif des enfants du peuple ukrainien dans les territoires occupés, en vue de les rééduquer, de leur apprendre à haïr leur patrie. Il fait chanter le monde entier pour que les pays craignent de réagir. Il ne manquera pas de trouver un moyen de déstabiliser la France et l'Europe. Voilà à quoi pourrait ressembler le futur si l'Ukraine ne gagne pas.
La bataille pour l'Ukraine se poursuit actuellement contre l'envahisseur russe dans les régions de Kharkiv et Donetsk, à la frontière avec la Russie et aux abords de Kherson ; elle se poursuit dans la clandestinité à Berdiansk, à Melitopol, en Crimée, dans le ciel ukrainien et les eaux de la mer Noire. Pour l'Europe, cette bataille est existentielle, comme l'étaient les batailles gagnées par les générations précédentes d'Européens.
Nous sommes à la croisée des chemins. Nous pouvons tous ensemble écrire l'histoire à laquelle nous aspirons, ou en devenir les victimes, comme le souhaite notre ennemi – notre ennemi commun. Souvenons-nous que cet ennemi, à l'extérieur de nos frontières, ne laisse ni les nations ni les êtres décider de leur mode de vie.
Là où le régime russe a exercé son contrôle, il ne laisse, de fait, que des ruines incendiées et des villes désertes. Regardez ce que Poutine fait de son propre pays et de son propre peuple. Sur le territoire russe, la vie n'a plus de valeur. C'est tout le contraire de ce à quoi nous aspirons, de nos valeurs, de la liberté, de l'égalité, de la fraternité. Une anti-Europe, voilà ce qu'incarne Poutine.