Il tend également à rétablir la formulation initiale du texte. En effet, la commission spéciale a établi une hiérarchie entre les souffrances – comme si souffrir psychologiquement serait devenu moins grave, ou tout au moins plus acceptable, que souffrir physiquement. Cela risque même d'entraîner certains travers. Imaginons que les soins palliatifs fonctionnent bien et que la souffrance physique ait été contenue, voire traitée, mais que la personne conserve des souffrances psychologiques importantes : avec le texte adopté par la commission spéciale, cette personne ne pourrait pas avoir accès à l'aide à mourir. Elle serait, par conséquent, contrainte d'interrompre les soins palliatifs, afin que ses souffrances physiques soient suffisantes pour accéder à l'aide à mourir. Alors que l'objectif est d'élaborer une loi en vue d'aider les gens et de soulager leurs souffrances, nous les contraignons, dans le même temps, à souffrir plus qu'ils ne souffrent déjà, pour accéder à l'aide à mourir. C'est inadmissible et cela va même à l'encontre de ce que nous souhaitons faire. C'est pourquoi il convient de revenir à la formulation initiale.