Je tâcherai de m'exprimer avec précaution, car je voudrais n'offenser personne. Je comprends que nous ayons la tentation de convoquer des témoignages ; c'est même un désir légitime, que je peux avoir moi-même. Pourtant, un témoignage ne peut pas être contesté ; il ne peut qu'être respecté. Nous sommes là pour échanger des arguments, des convictions, des points de vue, or le témoignage empêche un tel échange. Quand nous faisons la loi, nous devons nous défaire de tout témoignage. Sans doute peuvent-ils nous inspirer, mais ils ne peuvent pas faire l'objet d'une contradiction dans un hémicycle où seule la contradiction permet de faire émerger l'intérêt général.
Par ailleurs, madame la ministre, je pense qu'il est temps que vous nous éclairiez. La rédaction du projet de loi issue de son examen en commission ne convient pas à de nombreux députés qui avaient pourtant, comme c'est mon cas, l'intention d'avancer sur ce sujet. Nous tournons autour du pot ; aucune des solutions proposées ne nous satisfait. Vous devez nous dire quelle est l'intention du Gouvernement – avant que le vote sur le projet de loi ait lieu, évidemment. Que voulez-vous que nous fassions ? Quelles corrections proposerez-vous pour que nous puissions véritablement avancer ?