L'amendement AS40 me tient à cœur, car il traite des soins palliatifs dans notre pays. Aujourd'hui, seules 100 000 personnes peuvent être accompagnées, alors que 300 000 le nécessitent. Vingt-six départements ne sont pas dotés d'unités de soins palliatifs. Si le Gouvernement a entendu répondre à cette situation en lançant un cinquième plan national pour le développement des soins palliatifs, force est de constater qu'il reste un décalage entre les ambitions et les moyens prévus. Si le plan national ambitionne de garantir un accès aux soins palliatifs à tous les citoyens sur tout le territoire, la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) estime que les 5 millions d'euros prévus pour 2022 permettront de constituer au maximum quinze nouvelles équipes dans l'ensemble du territoire, soit une augmentation de seulement 2 % des capacités, alors qu'il faudrait les doubler pour atteindre l'objectif fixé.
Selon la Sfap, la garantie d'un véritable accès aux soins palliatifs coûterait 800 millions d'euros par an. Au regard des enjeux de fraternité, d'humanité et de solidarité liés à la question de la fin de vie, une telle somme n'a rien de déraisonnable dans un budget de 500 milliards. Le développement des soins palliatifs, pour permettre d'affronter un moment de la vie que nous connaîtrons tous à un moment, plus ou moins proche, est plus urgent que jamais. Faire cet effort, comme le demande l'amendement, serait un grand pas en avant.