Nous avons une chance, celle de n'avoir pas connu la guerre. Même les grands-parents des plus jeunes générations sont souvent nés après la guerre. Lorsque j'échange avec ces jeunes, je me rends compte que nous avons parfois perdu de vue que nous vivons la plus longue période de paix sur le continent européen – au sein des pays membres de l'Union européenne, puisque la guerre est revenue en Europe, en Ukraine.
Une telle situation, rare, nous la devons notamment à l'Union européenne. Nous la devons aussi, et d'abord, à ceux qui ont débarqué il y a quatre-vingts ans – c'est l'objet des commémorations du Débarquement de cette semaine, en présence de très nombreux chefs d'État. Nous la devons à leur courage, eux qui voulaient mettre fin à la barbarie nazie. Ce courage nous a permis de vivre en paix, nous permet de vivre en démocratie, et nous permettra de voter dimanche.
Vous avez raison de souligner à quel point ce que nous vivons est fragile. On le constate en Ukraine, où un État autoritaire, qui n'aime ni la démocratie, ni la liberté, s'en prend à un État démocratique.
Notre situation est également fragile car certains prospèrent sur le doute ou les difficultés réelles que connaissent nos concitoyens, comme d'autres citoyens européens. Ils prospèrent et souhaitent défaire ce projet européen, tout en laissant entendre qu'ils seraient désormais favorables à l'Union européenne – ou qu'ils ne souhaiteraient plus en sortir. Pourtant, leur projet est bel et bien celui d'une sortie méthodique de l'Union européenne.