Nous aidons les gens à mourir en tentant de soulager leurs souffrances morales et physiques, et en les accompagnant, eux et leurs proches : voilà ce que signifie « aider à mourir ». Le projet de loi détourne cette expression et en force le sens en faveur du suicide assisté et de l'euthanasie, sans pour autant les nommer : c'est de la dissimulation. Pour que la loi soit intelligible, et éviter toutes les dérives qui ont été pointées dès l'examen en commission, le texte doit nommer correctement ce qu'il tend à autoriser.
Les soignants aident les patients à mourir en les accompagnant, pas en leur donnant la mort – voilà la grande différence. Et c'est n'avoir rien compris au principe même de la loi Claeys-Leonetti que de penser que c'est ce qu'elle a autorisé en prévoyant la sédation profonde et continue : celle-ci ne vise qu'à accompagner en soulageant, mais en aucun cas à donner la mort.