Nous y sommes ; après de longues années de lobbying au sujet de la dignité, voilà que les parlementaires sont amenés à se prononcer sur ce que vous appelez l'aide à mourir et qui se nomme en réalité euthanasie ou suicide assisté. Puisque Mme Rilhac nous a parlé de grec, je ferai un peu de latin : dignus renvoie à ce qui a de la valeur. Le Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL) précise que la dignité désigne le « sentiment de la valeur intrinsèque d'une personne […] qui commande le respect d'autrui ». Le Robert la définit comme le « respect que mérite quelqu'un ».
Si je précise tout cela, c'est pour souligner que la dignité est une qualité objective et qu'il serait perfide de la considérer comme subjective. C'est pourtant ce que l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), qui s'y connaît en matière de lobbying, voudrait nous faire croire, puisqu'on lit sur son site internet que « la dignité est une convenance envers soi dont chacun est seul juge ». Voilà la différence majeure entre vous et nous : nous considérons que chacun est pleinement digne quel que soit son état, que la dignité est consubstantielle à l'humanité.