Mesdames et messieurs les députés, je vous remercie d'avoir noté l'existence de ce projet de territoire, qui constitue un élément important de l'animation et de l'accompagnement du projet. J'ai été nommé à la fin de 2021 pour conduire cette réflexion territoriale avec l'ensemble des acteurs.
Cette démarche s'inscrit dans la continuité de toutes les réflexions territoriales menées sur le projet. Le sujet est ancien et a été largement approfondi par les acteurs régionaux et départementaux. Un débat public a été organisé dès 2010 et une garante de la concertation avait été désignée, entre 2010 et 2016, pour organiser tout un dispositif de réunions intercommunales, de permanences auprès du public et de groupes de travail sur les sujets environnementaux, économiques et agricoles. Dans ses conclusions de 2016, la garante de la concertation confirmait que le maître d'ouvrage, la Dreal à cette époque, avait bien veillé à associer toutes les forces vives du territoire en vue d'aboutir à des diagnostics et des orientations partagées et ainsi véritablement améliorer le projet dans le seul intérêt général.
Je me suis inscrit dans la continuité de cette action de l'État pour piloter et animer l'élaboration de la feuille de route de développement territorial et donc le projet de territoire. Mon rôle a essentiellement consisté à être le catalyseur de ces réflexions assez anciennes en les formalisant dans un document unique et à permettre à tous les acteurs de dialoguer au sein d'une enceinte commune.
Dans cette logique partenariale, j'ai proposé à monsieur le préfet du Tarn, en 2022, d'instaurer un comité de développement, soit une instance partenariale, de prospective et de dialogue. Ce comité n'est donc pas une instance prescriptive au sens des études requises dans le cadre d'un débat public ou d'une DUP, mais bien une instance de prospective et de dialogue territorial. J'en veux pour preuve que le comité de développement est co-présidé par le préfet du Tarn et le président du conseil départemental du Tarn, et je dois dire que les équipes du conseil départemental m'ont substantiellement aidé dans l'animation de cette démarche.
Le mandat qui était le mien était donc de penser l'aménagement du territoire du Sud du Tarn, pays à forte capacité industrielle du côté du bassin de Castres-Mazamet, mais aussi à dominante rurale et d'essayer de créer les conditions d'un développement raisonné.
Lors de son audition, M. Jean-Marc Offner, urbaniste faisant vraiment autorité, avait écarté la notion d'effet structurant et plutôt insisté sur les effets d'amplification et d'accélération que peuvent amener une infrastructure autoroutière de ce type. Je souscris à cette analyse.
Nous avons effectivement voulu concevoir cette autoroute en tant qu'instrument d'aménagement et levier de développement dont il faut naturellement maîtriser les effets. Mon souhait fut de créer les conditions d'une complémentarité entre les acteurs du territoire et de créer des synergies sur différentes thématiques : les mobilités, le développement économique ou l'urbanisme. Monsieur le préfet du Tarn rappelait à juste titre notre souci constant en matière d'artificialisation des sols et de sobriété foncière pour les projets qui seraient amenés à émerger à l'issue de la mise en service de l'autoroute.
Ces réflexions ont donc été menées pendant plus d'une année au sein de groupes de travail et d'ateliers, avec l'appui du bureau d'études Alphaville mandaté par le ministère de la transition écologique. Ce spécialiste de stratégies territoriales nous a aidés à bâtir une vision commune, un socle d'ambition et les axes structurants de l'aménagement du Sud du Tarn, qui jalonneront toutes les actions et initiatives que l'arrivée de l'autoroute fera émerger dans les prochaines années. Ces actions prendront pour socle le schéma de cohérence territoriale (Scot) d'Autan-Cocagne sur lequel travaillent actuellement les élus.
Je tenais à rappeler l'existence de cette vision d'ensemble du territoire qui embrasse toute une série de problématiques, que ce soit celles des mobilités (y compris les mobilités douces), l'apaisement des mobilités dans les villages par la séparation des flux que permet l'autoroute, la voie cyclable qui sera déployée, ainsi que l'idée d'une desserte expresse décarbonée par autocar, portée par le conseil régional d'Occitanie. Bien entendu, il convient d'y intégrer tous les sujets liés au savoir-faire industriel tarnais, cette terre d'entrepreneuriat nourrissant de grandes ambitions autour de filières d'avenir : la filière santé et médecine, la filière technologique et numérique et toutes les filières liées à la transition écologique, notamment le BTP, le granit et le bois.
Tel est le rôle qui a été le mien dans cette démarche, en parallèle de la coordination de tous les aspects procéduraux du projet autoroutier. Cette animation du projet de territoire me semble être un pilier très important de l'arrivée de l'autoroute A69 dans le Tarn.