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Intervention de Michel Vilbois

Réunion du mardi 7 mai 2024 à 10h00
Commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute a

Michel Vilbois, préfet du Tarn :

Il me faut d'abord préciser que le sens donné aux notions d'isolement et d'enclavement s'avère des plus relatifs puisqu'il n'en existe pas de définition juridique précise.

Il me paraît essentiel de rappeler préalablement les contraintes et les désavantages subis par le territoire du Sud du Tarn. Le bassin de Castres-Mazamet est en effet le seul bassin de cette importance de la région Occitanie qui n'est pas relié à la métropole toulousaine par une infrastructure rapide à deux fois deux voies. Cette absence de liaison pénalise l'agglomération de Castres-Mazamet et le territoire voisin par rapport aux autres villes principales se situant autour de la métropole. Le temps de trajet de 72 minutes entre Castres et Toulouse, soit 77 kilomètres, contre 52 minutes de trajet entre Albi et Toulouse, serait ainsi à comparer aux 79 minutes requises pour parcourir les 113 kilomètres séparant Cahors de Toulouse. Le trajet entre Castres et Toulouse est donc quasiment identique à celui entre Cahors et Toulouse, alors que Cahors s'en trouve éloignée de 110 kilomètres. Sachant la distance quasiment équivalente entre Albi, Toulouse et Castres, la desserte de Castres requiert pourtant 20 minutes de plus.

En outre, les données statistiques de l'Insee concernant le bassin de Castres-Mazamet révèlent un moindre dynamisme par rapport aux agglomérations comparables d'Occitanie. Pour cause, la croissance démographique y est plus faible, soit une diminution de 0,4 % entre 2009 et 2014 et se trouve être nulle entre 2014 et 2019, tandis qu'elle progresse dans les autres grandes agglomérations de la région.

On pourrait citer à l'appui le vieillissement de la population et une dynamique de création d'activités et d'emplois parmi les plus faibles des agglomérations de la région. Cet enclavement se traduit notamment par un déficit d'accessibilité à la capitale régionale et à ses grands équipements, par comparaison aux autres villes citées et souvent plus éloignées, par un déficit d'attractivité économique et une croissance démographique atone, une absence de dynamique en matière de création d'activités et d'emplois, marquant ainsi une rupture avec les autres grandes villes de la région.

À ces considérations s'ajoutent des objectifs d'amélioration du confort, de la sécurité routière pour les usagers et du cadre de vie pour les riverains de la RN126, lesquels verront s'éloigner le trafic et les nuisances associées.

Je poursuivrai sur la question du comité de développement en soulignant qu'il incarne une opération partenariale ayant mobilisé les collectivités territoriales du territoire, les acteurs socio-économiques et la chambre d'agriculture. Ledit comité a entrepris de définir sérieusement l'ensemble des objectifs de développement économique, en y intégrant les logiques de maîtrise du développement foncier et les impératifs de sobriété foncière. C'est donc un projet de territoire véritable qui a ainsi été défini, depuis le logement jusqu'à l'attractivité économique en passant par l'enseignement supérieur, de manière à anticiper et maîtriser les conséquences potentiellement négatives, en termes d'urbanisation, de l'arrivée de cette infrastructure. En janvier dernier, la feuille de route issue du comité de développement territorial a été adoptée à l'unanimité de ses membres.

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