La dégradation des armoires de rue porte aussi un coup au moral de nos salariés, dont certains sont agressés verbalement, voire physiquement. Nous signalons systématiquement ces incidents en portant plainte pour mise en danger de la vie d'autrui, car ces dégradations entravent le fonctionnement des numéros d'urgence. La FFTélécoms en tient le compte chaque mois.
Nous avons des conventions avec les services de police, de gendarmerie et de justice de chaque département, mais aucune suite pénale n'est donnée à nos signalements. Toutes les plaintes, qu'il s'agisse de vols de cuivre ou de dégradations malveillantes, sont classées sans suite. En revanche, un bel effort a été réalisé, depuis deux ou trois ans, en matière d'atteintes aux antennes mobiles, qui ont donné lieu à des arrestations.
S'agissant du mode dégradé, le système des télécommunications est constitué de boucles. S'il est coupé à un endroit, il continue de fonctionner. Toutefois, à l'échelle de l'abonné, le lien avec la boucle est unique. Si une armoire brûle ou si quelqu'un coupe un câble, la ligne est coupée. Certains clients, prioritaires ou sensibles, obtiennent une double adduction, coûteuse et complexe en matière de travaux publics.
En l'absence d'accident grave, tel qu'une panne, le système fonctionne. La crise dite des numéros d'urgence n'en était pas vraiment une. Un équipement de reroutage entre les réseaux modernes et le réseau cuivre est tombé en panne, suivi de tous les autres, en raison de la propagation rapide d'une anomalie logicielle due à une mise à jour.
Nous prenons des précautions, notamment en testant les procédures de maintenance sur des plateformes de préproduction, qui toutefois sont peu représentatives des plateformes de production.
Face aux cybermenaces, nous prenons de nombreuses mesures. La sensibilisation de nos salariés, notamment à la fraude au président, au hameçonnage et à la solidité des mots de passe, est notre premier niveau de défense. Par ailleurs, nous allions défense périphérique ou périmétrique et défense dans la profondeur, en empilant les systèmes et les couches de défense, avec des technologies variées, ce qui limite la vulnérabilité de l'ensemble.
Ces actions figurent dans les directives de l'Anssi et dans la directive NIS 2. Nous les adaptons au domaine des télécommunications, dans le cadre d'une politique applicable à toutes les entités et à toutes les filiales du groupe. Nous contrôlons son application et son efficacité in situ, essentiellement par des audits de conformité et de type pain test. Il s'agit d'un travail colossal, compte tenu de notre patrimoine – Orange compte plus de 100 millions d'adresses IP.